Nous avions découvert son travail dans les premiers livres du collectif d’artistes l’Empreinte ( Le Fleuve, 1997, la Route, 2000, le Bestiaire, 2003). Sa signature, indéchiffrable, aux sinuosités d’arabesques, suscitait, chaque fois, notre perplexité. Et pendant des années, mettre un visage sous cette signature fut impossible.
C’est un artiste secret et discret que nous avons rencontré chez lui à la Croix-Rousse. Un artiste en tout cas que le public lyonnais même informé et curieux d’art ignore complètement. Un artiste que bien des graveurs qui vivent et travaillent aujourd’hui à Lyon ne connaissent pas, sauf de nom peut-être, sans en savoir plus. Un graveur que d’autres, en revanche, ont eu comme professeur de gravure, à Moulins d’abord puis à Lyon jusqu’en 1990, Jean Marie Albagnac.
Ces pages de blog sont habituellement consacrées aux artistes contemporains, aux expositions du jour, aux événements dans lesquels la gravure occupe une place, quelle qu’elle soit. Mais aujourd’hui, c’est d’un artiste disparu il y a quasiment 150 ans qu’il va être question, Charmier.
Grâce à Pascal Riou, poète et directeur de la revue Conférence, la galerie Pome Turbil présente des oeuvres sur papier, lithographies et eaux-fortes de trois artistes, qui tous relèvent de ce figuratif si déprécié jusqu'à peu.
C’est un artiste discret, un artiste presque secret à qui nous avons rendu visite. Un artiste que des ennuis de santé, de plus, ont récemment tenu éloigné du monde. De sa biographie, on saura que né en 1936 au Liban d’un père français et d’une mère libanaise, il est revenu en France dans les années 1950 avec sa famille, qu’il a suivi les cours des Arts décoratifs de Paris, où il a commencé une carrière d’artiste, peintre et graveur. Des années parisiennes difficiles, au...