Ponchon Antonin, 1891-1965

Né à Terrenoire (Loire) en 1891, d’une famille de la bourgeoisie lyonnaise, il entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon de 1906 ; il y fait sa scolarité jusqu’en juillet 1910 et en même temps au Conservatoire d'Art Dramatique de Lyon.

Il participe à la Première Guerre mondiale avec le grade de sergent, est blessé le 30 novembre 1916 et reçoit la médaille militaire. Il sera fait chevalier de la Légion d’Honneur en 37 puis officier en 1950.

A la sortie de la guerre, il donne des cours à l’école municipale du Petit collège.

Il fonde à partir de 1920 une maison d’édition, qui publie La broderie nouvelle. Il en est toujours directeur en 1930 et peut-être même plus tard. 

Resté en contact avec ses condisciples des Beaux-Arts, Emile Didier et Jacques Laplace,  il participe avec eux à l’aventure du groupe Ziniar : dans chacun des albums parus à l’époque, il donne une planche (deux bois gravés et un pochoir).

En décembre 1924, avec les artistes de ce groupe, il crée l’Union régionale des arts plastiques (URAP) qui va donner naissance au salon du Sud Est en 1925. Sous la présidence de Charles Sénard, il en devient vice-président et la cheville ouvrière, pendant quelques années, avant d’être remplacé par Pierre Combet-Descombes. C’est lui «  l’organisateur » comme l’écrit Joseph Jolinon.

Il continue son travail de peintre, présentant son travail en galerie, notamment  à la fin de 1925 avec ses amis E. Didier et J. Laplace, à la galerie Saint-Pierre, à Lyon.

Au printemps 1927, A. Ponchon ouvre la galerie des Archers, voulue et financée par Marius Mermillon, décorée par Francis Jourdain, et alimentée par les peintres amis de Georges Besson. Située à l'angle de la rue du président Edouard-Herriot et de la rue des Archers, elle expose les peintres modernes, à l’exclusion des cubistes, et plus tard des surréalistes.

Il est sans doute introduit dans le trio de Saint-Bernard, formé autour de Suzanne Valadon, car des photos le montrent peignant avec Utter et en compagnie d’Utrillo.

Il se marie le 26 décembre 1931, à Jallieu, en Isère, avec Adrienne THUILIER (1902-1996). Une fille née en 1946. 

En 1932, au salon du Sud Est, il interpelle le maire de Lyon, Edouard Herriot, en faisant état de la situation dramatique des artistes touchés par la crise et en demandant le secours des pouvoirs publics.

Criblée de dettes, la galerie des Archers ferme en 1933.

En 1936, Antonin Ponchon quitte Lyon et gagne Paris, où il relance son activité d’éditeur de journaux de mode ( Editions A. Ponchon, rue du Colisée, Paris 8ème, avec publications ouvrages de dames (tricot) ou modes  : Silhouette, et une revue pour enfant Bleuet

Il continue à peindre, notamment des paysages de l'Île-de-France et à voir ses amis peintres parisiens, avec lesquels il avait noué des liens comme galeriste. Il assiste par exemple au vernissage d’une exposition Vlaminck en 1938. Il demeure alors dans le 16ème arrondissement, rue de la Faisanderie, puis Chaussée de la Muette.

La presse de son temps le suit assez régulièrement jusqu’à la fin des années 20, plus rarement ensuite, et ne tarit pas d’éloges. On trouve à ses tableaux de paysage une belle et brumeuse lumière lyonnaise. La presse conservatrice lui reconnait des qualités de tons, de couleurs, mais réprouve son dessin. C’est le mot sobriété qui le caractérise le plus, qualité qu’on trouve déjà dans les bois gravés publiés dans les albums de Ziniar. Plus tard, on admire ses vastes perspectives, qui le font maintenant rapprocher d’un Marquet, même s’il lui manque la poésie et la finesse. 

Il n’a plus jamais pratiqué la gravure après la période Ziniar.

En 1950, il tombe malade, se retire dans sa résidence de La Celle-sur-Seine où il décède le 28 août 1965.  Quelque temps plus tard, son épouse se rapproche de sa famille en Isère et fait don de quelques oeuvres au musée Dini.

 

 

 

 

 

Sources

Source familiale.

Presse de l’époque : Comoedia, Le Tout Lyon, Les arts à Lyon, Le Mercure de France, Le quotidien, la Revue des Beaux ArtsParis-Midi, etc.

Alain Vollerin, Marjolaine Nardone et Charles Gourdin, Les Ziniars : La vocation de la modernité, Lyon, Mémoire des Arts, coll. « Groupes et Mouvements », 2001)