Philippe Burnot est né à Beaujeu d’un père fabricant de papier; il est orphelin de mère à 12 ans, et travaille dès 1900 pour ce qu’on appelle à Lyon « la fabrique » en étant dessinateur de soieries et dentelles. Après la guerre de 14-18, qu’il accomplit dans le génie comme brigadier-fourier, il commence à s’intéresser à la gravure. Initié en 1919 à la gravure sur bois par Georges Bruyer (1883-1962), il rencontre Charles Forot, le fondateur des éditions du Pigeonnier, dont il devient l'ami et qui lui donne de nombreux livres à illustrer.
Il participe en 1920 à sa première exposition collective au Salon d’Automne à Paris, et devient membre de la Société des artistes décorateurs dès 1922.
En 1929, il fonde, avec Albert Pauphilet la Société du bois gravé lyonnais, qui organise, à dix reprises, jusqu’en 1941, à la Bibliothèque de Lyon une exposition ouverte aux artistes parisiens et européens.
Après avoir acquis une solide maîtrise du travail sur bois, il se met aussi au cuivre (eaux-fortes et burins) à partir de 1926.
Dès 1948, il se renouvelle radicalement en délaissant la figuration pour passer à l’abstraction : influencé par Kandinsky et Klee, il pratique le monotype, expérimente des procédés par découpe, et ses dernières œuvres, à partir de 1951, sont des collages, dont Burnot lui-même avait dressé un catalogue de 57 numéros, auxquels il faut rattacher probablement 4 autres dernières pièces.
Sa première exposition particulière a lieu en 1950, à la galerie des Jacobins, avec Jacques Boullaire.
Il est l’auteur de 90 livres illustrés, de 75 ex-libris ; et il a gravé, si l’on suit le sommaire catalogue présenté dans le livre d’hommage publié par Audin en 1961, de nombreuses planches numérotées et signées, environ 205 bois et 144 planches sur cuivre (eaux-fortes et surtout burins), 4 lithographies, 191 monotypes, et 61 papiers collés.
L'établissement d'un catalogue illustré de l'ensemble de l'oeuvre du graveur lyonnais le plus important de l'entre-deux guerres serait une entreprise tout à fait louable. Nous ne donnons ci-dessous que quelques exemples de gravures sur bois.
Bibliog : Philippe Burnot, Editions Audin, 1961 (200 ex).
Philippe Burnot, Lyon, Éditions Musée de l'Imprimerie, 1980.
Florence Dury, "Burnot et le bois gravé lyonnais", Nouvelles de l’estampe, n°185-186, 2002.
On peut consulter un site concernant Burnot .