Alphonse Stengelin est né à Lyon le 26 septembre 1852. D’une famille d’origine suisse, son père était un riche associé de la maison de banque Evesque & Cie.
Ancien élève du lycée Ampère, on ne sait pas où il fait des études d’art (il ne figure pas dans les registres de l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon). Le site Wikipedia, comme E. Hardouin Fugier, le dit l'élève de Joseph Guichard, professeur en classe de peinture de l'école (entre 1862 et 1871) et proche de graveurs, Fleury-Chenu (1833-1875) (qui n’est pas graveur) et de Florian-Némorin Cabane (1831-1922) un peintre méridional (inconnu à Lyon). R. Bouyer dans la Revue de l’art ancien et moderne,1910, le fait aussi élève de Fleury Chenu, peintre des hivers neigeux, et de Némorin Cabane.
Selon le Benezit plus vraisemblable, il est l’élève de Cabanel, à Paris.
A Paris, il fréquente José Frappa, Puvis de Chavannes et Meissonnier.
Il se lie d'amitié avec Jean Seignemartin, sur lequel il écrit plus tard une monographie avec Ch. Faure. (In 4°, 1907).
Entre 1875 et 1910, il entreprend de nombreux voyages (Francfort, Bâle, Montpellier, Italie), dont témoignent ses envois au salon, ouvre un petit atelier à Montmartre, au 18 passage de l’Élysée des Beaux-Arts, puis séjourne régulièrement aux Pays-Bas, où il produit des toiles, mais aussi des eaux-fortes et des lithographies. Admirateur des Hollandais, de Rembrandt, comme beaucoup de peintres de l’école lyonnaise, il tombe épris du pays et se fixe à Katwick. L’été il revient à Lyon dans sa maison d’Ecully. En 1880, il est installé dans la Drenthe.
Il débute au salon de 1882 ( mention honorable en 1885, médaille de bronze en 1889).
Il expose régulièrement au salon de la Société nationale des Beaux-Arts à Paris.
Ses toiles représentent des paysages, des marines, des animaux, et s'inspirent des maîtres hollandais tels que Jan van Goyen et Jacob van Ruisdael, P. Potter… Les petits ports de Hooghalen et Katwijk sont ses lieux de villégiatures préférés. Quand il est à Lyon, il s'inspire également des paysages de la Bresse.
Collectionneur de peinture, il donne au Musée des Beaux Arts et à d’autres de nombreuses oeuvres, de lui et d’autres peintres.
Il épouse en 1888 sa cousine Coraly Stengelin (1860-1945) ; ils auront quatre enfants.
Le 13 mars 1907, son nom est donné à une rue de Katwijk : il décide de signer désormais ses œuvres « Stengelin van Katwijk ».
En 1910, Philippe Zilcken, avec qui il était lié, publie à La Haye un premier catalogue autour de ses travaux gravés, répertoriant soixante-quinze pièces, et Raymond Bouyer produit sur son travail deux études rapides dans la Revue de l'art ancien et moderne (1910 et 1913).
Il réside avant 1914 entre la ville d'Écully, où il possède une maison avec son épouse, et les Pays-Bas, puis se retire en Suisse.
Il y meurt le 12 mars 1938 à Satigny, près de Genève, où il s'était installé chez son frère Henri Stengelin.
Dans la notice du catalogue Paysagistes lyonnais du Musée des Beaux-Arts consacrée à Stengelin, E. Hardouin Fugier remarque que sa fortune critique est plus importante et plus favorable à Paris qu’à Lyon, où la critique lui reproche de faire toujours le même paysage avec le même ciel, de trop imiter les Hollandais du siècle d’or, et de négliger les ciels et brouillards lyonnais. Aujourd’hui encore sa peinture et ses estampes restent délaissées par les amateurs.
Un catalogue, incomplet cependant, des estampes a été publié en 1910 avec 14 eaux fortes et 61 lithographies, dont 25 croquis sur pierre, de petit format, pouvant servir d’en-tête pour la correspondance et les voeux de l’artiste. Nous avons rencontré plus d’ eaux-fortes non cataloguées (6 à ajouter aux 14) que de lithographies : Stengelin s’est mis plus activement à la gravure sur le tard (après 1904).
Bibliographie
Dictionnaire Benezit.
Raymond Bouyer « Alphonse Stengelin, peintre-graveur » in Revue de l'art ancien et moderne, Paris, août 1910.
Raymond Bouyer, « A propos d’un lever de lune en Hollande, nouvelle eau-forte de Al. Stengelin », in Revue de l'art ancien et moderne, Paris, janvier 1913.
Mémoire d’histoire de l’art de Nicole Lemoine : Alphonse Stengelin peintre lyonnais de la Hollande, Ecully, 1985
Paysagistes lyonnais (1800-1900), Musée des Beaux Arts, 1984
Philippe Zilcken, Catalogue descriptif des eaux-fortes et lithographies d'Alphonse Stengelin, La Haye, Mouton, 1910.