André Cottavoz, 1922-2012

Né en 1922 à Saint-Marcellin, dans l’Isère, André Cottavoz fait ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, avant de suivre les cours de l’Ecole d’art de la ville de Paris. En même temps, il est inscrit à la grande Chaumière.

La guerre et le STO interrompent sa formation, mais il se remet à la peinture à la Libération.

En 1946, sous l’étiquette de la Jeune peinture, lancée par la galerie Drouant-David, avec Pallut, Buffet, Lorjou... il présente un premier paysage qui le classe parmi les peintres figuratifs dans la lignée de Bonnard. C’est le point de départ de sa carrière. Avec régularité, les expositions se succèdent en France, d’abord, puis à l’étranger (Genève, Milan, Bale, Turin, Amsterdam, Caracas, Tokyo…). Il rencontre A. Garbell à Mirmande, qu’il considère comme un maître. 

 

En 1948, avec les jeunes artistes de l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, Fusaro, Truphémus et Philibert-Charrin, il fait partie de ce groupe éphémère que l’on qualifie alors de «nouvelle figuration de l’Ecole de Lyon », le « sanzisme » ; par ce terme ils manifestent leur refus de porter une étiquette en -isme, tout en s’inscrivant dans la continuité conservatrice de l’impressionnisme, et de la « jeune peinture française » des années trente, celle qui gravitait autour d’un Charles Dufresne : ils revendiquent une figuration joyeuse et vibrante, lourde d’empatements, à la recherche de la lumière, bien éloignée de ce qui fait alors la modernité du grand et créateur atelier de l’abstraction parisienne, même si certains d’entre eux, par la suite, se lancent dans l’aventure.

 

Au début des années  50, il loue un atelier à Vallauris, où il rencontre Picasso, fréquente des céramistes, comme Valentin ou Roger Colllet, avec lequel il va travailler. Il obtient en même temps que Fusaro le prix Fénéon en 1953. Il expose à Paris à la Galerie Art vivant, (boulevard Raspail),  à la galerie Kriegel en 1964 à laquelle il se lie par contrat, puis à la galerie Matignon.

Il quitte Lyon et s’installe définitivement à Vallauris dès 1962. A partir de la fin des années 80, le galeriste japonais Kiyoshi Tamenaga, fidèle amateur rencontré dès 1977,  a l’exclusivité de sa peinture.

 

 Cottavoz a les thèmes d’un peintre traditionnel : le paysage, les intérieurs, les fleurs, le nu, le portrait…  Il a illustré plusieurs ouvrages dont Dialogue de l’arbre de Paul Valéry. 

Sa peinture, d’une figuration assez libre au début et tirant presque vers l’abstraction, se fait plus soucieuse de la réalité,  mais caractéristique toujours par ses empâtements ou malaxages de couches superposées, le plus souvent faits au couteau. 

Ses œuvres ont été acquises par de nombreux musées en France (Musée National d’Art Moderne, Musée Municipal de la ville de Paris…) et à l’étranger (Luxembourg, Turin, Tokyo et Yamagata au Japon.).

 

 

Les estampes

André Cottavoz est l’auteur d’une oeuvre graphique importante, composée surtout de lithographies, et dans les années 1980-90 souvent tirées en trop grand nombre, pas toujours de la meilleure qualité, plus que de gravures en creux. On avoue préférer ses toutes premières estampes des années 50 et 60. 

On trouve une suite sur Venise, une suite érotique de 16 planches (27,5 x 40) intitulée Les seize heures d’André Cottavoz, tirée à 48 exemplaires en 1994, des planches sur Paris, la Provence, ses montagnes et ses plages, des nus, des portraits, de nombreux bouquets.

 

Le critique d’art et éditeur d’art Imre Pan a su tirer de Cottavoz ses meilleures estampes pour les cahiers de gravures originales de sa revue Signe (première série fondée en 1960 : Signe n°8, 11, 12 et sans doute d’autres), dans laquelle il écrivait :  " Le fauvisme c’est la joie de vivre, vivre par les couleurs. L’expressionnisme, c’est la passion individuelle de l’homme moderne. Cottavoz tente d’unir ces deux aspects. Son moyen : retrouver la nature. A une époque abstraite, il est figuratif ; il est peut-être « le » figuratif parmi les jeunes".

 

Enfin André Cottavoz a illustré quelques livres : Noces de Camus, Lettres à moi-même, de Mallet-Joris (9 lithos chez Sauret 73), Pas d’orchidées pour Miss Blandish de Hardley Chase, ces deux derniers pour l’éditeur André Sauret, et L’Odyssée de Kazantsaki et Dialogue de l’arbre de Paul Valery (25 lithos).

 

Bibliographie

Benadetti-Pellart (Sandra), Cottavoz, itinéraire intérieur, (catalogue du Musée Magnelli) Paris Somogy, 2005.

Bertand Duplessis, Cottavoz, préface de Frédéric Dard (ed. Sanbi, 1991).

 Il existe deux sites consacrés à André Cottavoz, auquel l'amateur pourra se reporter, Cottavoz.fr et Cottavoz.com

Cottavoz, Paysage, Revue Signe, 1960
Cottavoz, Paysage, Revue Signe, 1960

 

 Catalogue 

 

Il n’existe pas, à notre connaissance, de catalogue des estampes.

 

Nous avons, pour notre part, répertorié un ensemble d'au moins 110 numéros, qui font presque 130 estampes. Presque toutes, de 1950 à 2001, sont datées.

 

Ces estampes, nous avons pu les rencontrer, sans forcément les avoir en mains ; et si nous possédons une image de la plupart d'entre elles (sauf pour une douzaine), les dimensions et les tirages n'ont pas toujours été vérifiés.  En l'état actuel, ce catalogue très imparfait et incomplet nous paraît impubliable. 

 

Toute information supplémentaire sera donc bienvenue. 

Pour les amateurs qui le demandent, on tentera à l'inverse de renseigner ou d'identifier une estampe si nécessaire.