Aujourd’hui, dimanche, une photo.
4 février 2019, place Pradel.
Au pied de la statue d’Ipousteguy (1920-2006), La Belle Cordière (3,50 mètres de bronze), dont on ne voit que les jambes, l‘une levée et tendue, l’autre en appui, et les voiles, dans l’élancement d’une danse…
A ses pieds, le skateur et son cameraman. La caméra le montrera retombant sur terre. La photo fige son mouvement. Instant suspendu. Vertige de l’imagination. Tout bascule.
Et bousculade des temps et de cinq siècles : la Renaissance de Louise Labé, poète publiée en 1556, et femme et libre et belle, et scandaleuse de réputation, et l’Opéra du XIXème avec des arcades comme un souvenir du siècle des Lumières et de Soufflot, le XXème du sculpteur et de la rénovation par Jean Nouvel avec les brises soleil en tôle perforée, et notre XXIème, celui des acteurs et du photographe.
Et le hasard de l'instantané trace une ligne qui relie les personnages, la statue, l’opéra.
Décidément, j’aime bien cette photographie.
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gerard Klein (lundi, 30 mars 2020 16:27)
Belle photo en effet, celle de la veille aussi.
Je ne crois pas bien au "hasard de l'instantané", la photo semble due à un œil exercé, tant ( comme tu le soulignes) les lignes qui structurent l'image sont coordonnées... Je pense aussi que la photo est recadrée car le format ne correspond, à ma connaissance, à aucun standard.
Mais j'aime cette construction, et ce concentré d'histoire "suspendu" par un saut de skate...
Le noir et blanc et le format me renvoient aux appareils photo pour débutants de la fin des année cinquante. Mon premier appareil était un Kodack "brownie flash" dont le boîtier abritait une chambre 6x6. Puis il y eut le "Semflex" à mise au point sur verre dépoli 6x6, beaucoup plus accessible que les "Rolleiflex","Hasselblad" et autres appareils mythiques des grands photographes d'avant le smartphone.
Mais ces deux photos sont-elles numériques ou argentiques, et connais-tu l'auteur?
PB (lundi, 30 mars 2020 18:47)
Oh, oh, Gérard, tu ne féliciteras pas ta chienne, qui n'a pas reconnu mes petits-enfants, avant-hier soir...
Instantanés, oui. La photo de rue ne peut guère être composée, même si compte la place du photographe, qui ne se poste pas n'importe où... La photo du skateur est de février 2019, enregistrée en RAW, retraitée en noir et blanc, et recadrée, bien sûr. L'autre, en format 1/1, n'est pas recadrée mais post-traitée notamment au niveau des contrastes. Il n'y a pas de miracle, la technique est là pour donner un coup de main. Toutes deux numériques. J'ai abandonné l'argentique en 2004 et avec les appareils modernes qui permettent tout ce qu'on pouvait faire autrefois, et même plus, je ne vois pas l'intérêt d'y revenir.
gérard Klein (mardi, 31 mars 2020 15:15)
et pan sur le bec comme dit le "canard"...
je reste cependant convaincu que ce n'est pas le hasard qui fait une bonne construction photographique; ta longue pratique de regard sur des œuvres graphiques a imprimé ton cerveau, au point qu'il fait agir ton doigt déclencheur plus vite que que ton raisonnement, une sorte de Lucky Luke...
J'ai parlé à ma chienne de la première photo et le revers que j'ai subi à cause de son manque de flair." Ben reconnaître quelqu'un de dos et à contre-jour ...! Et côté flair,tu es mal placé pour en parler". C'est assez juste, non?